République tchèque à vélo: Un petit tour en forêt...

 

Dans une tiède soirée de la fin mai, un lièvre m’accompagne du côté allemand, un autre m’accueille en République tchèque, avant de s’évanouir dans les herbes folles. De la forêt du parc national de Bavière, je tombe dans celle de Bohême dont les clairières mystérieuses s’enfoncent dans la brume.

 Au plus profond de la forêt une autre culture s’installe...

Les clous sont en trois dimensions et le Christ fait pâle figure. Les crucifiés que j’avais croisés en Allemagne étaient moins malheureux.

A la recherche du meilleur arrêt de bus!

 

Par une soirée orageuse, je charge un lièvre. Celui-ci n’arrive pas à me semer et zigzague paniqué sur la route. Je le pensais capable de courir à 60 km/h comme j’avais appris à l’école. Mais voilà qu’il callait à 35 km/h. Même un lapin déguisé en lièvre devrait allègrement passer les 40 km/h. Qui est responsable de cette déroute ? Le lièvre ? Moi-même ? L’école ? Les carottes de République tchèque que mon lièvre dévore?

Le ciel s'obscurcissant, je me décidai pour un petit arrêt de bus au milieu de nulle part. La nuit fut douce et calme. Mais le travail jeta sur la route une foule de véhicules au petit matin rendant le lieu moins bucolique. Surtout, j’avais posé pied-à-terre trop tôt; une demi-heure de plus et je serais immanquablement tombé sur un petit bungalow privé avec vue sur le plus beau village du coin. Ah, les aléas du camping sauvage! 

Douce république tchèque...

Genou de porc en compagnie! La bière du cycliste est déjà presque vide.

 

La république tchèque a ses avantages. La bière est à un euro au bistrot et la cuisine lourde, grasse et bon marché facile à trouver. Le genou de porc rassasie le cycliste affamé.  

 

La langue parlée est rarement compréhensible malgré mon bagage de russe, mais je me surprends à déchiffrer de petites réclames.

"La maison, c'est le lieu où vous tenez les choses en main"

Repos avec les copains du camping.

Je m’attendais à sentir le vent de la culture slave de plein fouet. Je pensais rencontrer un paysage parsemé de fermes et des hommes au contact rugueux mais détendu. Je découvrais un Occident de l'Est, des facades d'immeubles multi-colores pour échapper aux démons du communisme, des champs et des forêts où s’oublient des villages condensés et mélancoliques. J’ai préféré les bourgades de province à la Prague, où tous semblent vouloir s’agglutiner à la recherche de contes de fée. C’est en sirotant une bière sur une terrasse ou dans une petite maison de province que j’ai découvert grâce à Magda, Josif, Jiri et sa famille, une république tchèque attachante et consciente de sa valeur. 

 

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